« Les premiers indicateurs d’une future baisse des prix de l’immobilier à Paris ? » – Loeiz Bourdic

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Effet peu significatif ou début d’un retournement de tendance ? Si les valeurs se stabilisent en moyenne en régions, le spécialiste des données immobilières Price Hubble, enregistre un léger recul des prix affichés dans la capitale. Explications.

Si, selon les dernières données (actes authentiques de ventes) des notaires parisiens, les prix de l’immobilier devraient résister dans la capitale, ils observent un ralentissement de la hausse des prix selon les projections des avant-contrats. De son côté, PriceHubble, spécialiste du Big data et de l’IA, analyse l’évolution des annonces sur les principaux portails immobiliers. En ce mois d’août, son directeur, Loeiz Bourdic, livre ses éclairages à Figaro Immo.

Quelles sont les principales tendances observées sur les annonces immobilières aux mois de juin/juillet ?

Loeiz Bordic : » Le marché de l’offre a connu une bonne reprise depuis la levée du confinement le 11 mai dernier. Le nombre d’annonces en ligne évolue continuellement et positivement depuis la mi-mai : le nombre d’offres de location mises en ligne a augmenté de 87% et pour les offres de vente de 80%. Au total, comparé à la même période l’an dernier, cela représente une augmentation de 21% pour les offres de vente et 25% pour les offres de location.

Ce rattrapage a permis aux professionnels de l’immobilier d’effacer, du moins en partie, les très mauvais mois du confinement.

Mais le plus intéressant touche aux dynamiques que l’on voit apparaître du côté des prix sur les derniers mois…

Justement, comment le marché de l’immobilier ancien évolue-t-il sur les derniers mois et quels sont vos indicateurs ?

Pour la première fois depuis 2014, nous venons de détecter dans nos données une amorce de baisse des prix, qui reste pour le moment cantonnée à Paris. A l’échelle nationale : les prix à la location ont évolué en moyenne à la hausse (+3,2%), de même que le prix à la vente (+2,1%). Mais cela couvre de très fortes disparités au niveau local.

Après avoir analysé plus de 15 879 annonces actives pour Paris entre le 1er janvier et le 31 juillet sur les principaux portails d’annonce en ligne, dont Le Figaro Immobilier, nous observons en effet pour la capitale une « courbe en cloche » entre janvier et juillet, avec un prix médian annoncé à 12 000 €/m2 en janvier, un pic à 12 600 €/m2 en avril, puis une baisse à 11 950 €/m2 fin juillet. Cela représente donc une très légère baisse de 0,4% entre janvier et juillet, qui pour le moment, est peu significative, mais il conviendra de suivre ces indicateurs de très près fin août, et surtout fin septembre, pour confirmer ou infirmer cette tendance.

 

Quels sont les principaux enjeux et les perspectives sur les mois à venir ?

Il n’y a, à vrai dire, pas eu d’évolution notable des principaux paramètres qui vont décider de l’orientation que prendront les marchés immobiliers à moyen terme : conditions économiquespouvoir d’achat des ménages et taux d’intérêt, en ce mois d’août la situation n’a pas beaucoup évolué.

Du côté du pouvoir d’achat immobilier des ménages, son évolution dépendra de l’ampleur de la crise économique une fois levées – ou du moins diminuées – les mesures de « mise sous perfusion » de l’économie française. Du côté des taux d’intérêt, les conditions de crédit restent très favorables, même si de nombreux professionnels remontent un durcissement des règles de financement, notamment sur les apports et les ratios d’endettement.

Ces éléments sont cependant à mettre en perspective avec deux éléments clés. L’épargne tout d’abord, avec des niveaux de collecte qui battent tous les records, et qui pourront servir à moyen terme à financer des achats immobiliers. En second lieu, la pierre continue de jouer le rôle de valeur refuge, dans tous les sens du terme.

En résumé, si cette baisse des prix que nous commençons à détecter se renforce dans les prochains mois, elle prendra à mon avis davantage la forme d’un léger recul plutôt qu’une forte baisse des prix, notamment dans les métropoles, où la demande reste extrêmement forte. »

 

Credit @ https://immobilier.lefigaro.fr/annonces/edito/acheter/j-achete/loeiz-bourdic—les-premiers-indicateurs-dune-future